Depuis quelques années, les mentions « sans sucralose » sur les e-liquides se multiplient. Utilisé pour son goût sucré, cet édulcorant suscite de nombreuses controverses. Lorsqu’il est chauffé, le sucralose pourrait libérer des substances toxiques potentiellement dangereuses pour la santé des vapoteurs. Les fabricants ont donc décidé de le bannir progressivement de la composition de leurs e-liquides, mais qu’en est-il réellement ?
Le sucralose et son grand pouvoir sucrant
Découvert en 1976, le sucralose est un édulcorant utilisé dans de nombreux produits alimentaires du quotidien, dans l’objectif de leur apporter un goût sucré. Il résulte d’une modification de la structure du sucre, réalisée par les scientifiques de Tate & Lyle PLC. Cet édulcorant artificiel, obtenu par chloration sélective du sucrose et majoritairement présent dans les céréales et les bonbons, dispose d’un pouvoir sucrant 600 fois plus important que celui du sucre, et en annule l’aspect calorique. Sur les étiquettes, on retrouve le sucralose sous le nom de E955, à ne pas confondre avec l’aspartame (E951). S’il est considéré comme sûre à l’ingestion par les professionnels de santé, qu’en est-il de la vape ?
Comment le sucralose est-il utilisé dans les e-liquides pour cigarette électronique ?
Un e-liquide pour cigarette électronique est un produit destiné à la vaporisation. Une fois chauffée à haute température, la composition du e-liquide lui permet de produire de la vapeur, et ainsi être vapoté. Le e-liquide de cigarette électronique se compose de quelques ingrédients, à savoir du propylène glycol, de la glycérine végétale, des arômes, et de la nicotine (si c’est un e-liquide nicotiné). Parfois, les e-liquides peuvent également être agrémentés de certains additifs, tel que le koolada pour apporter une touche de fraîcheur à son e-liquide.
Grâce à son fort pouvoir sucrant, le sucralose est fortement apprécié par les vapoteurs qui aiment les e-liquides aux saveurs gourmandes et intensément rondes en bouche. Dans la vape, il constitue un additif plus connu sous le nom de « sweetener », apportant une touche sucrée au e-liquide.
Une potentielle toxicité du sucralose dans la vape
Bien avant le débat de la présence de sucralose dans les e-liquides pour cigarette électronique, des études s’étaient déjà penché sur sa stabilité thermique. En effet, même dans le domaine alimentaire, le sucralose peut être soumis à de hautes températures.
Une première étude sur le sucralose par le professeur Owen R. Fennema
La première étude paraît en 2007, dans l’ouvrage Fennema’s Food Chemistry, réalisé par Owen R. Fennema, un professeur en Sciences de la Nutrition à l’Université du Wisconsin Madison. Il en résulte que le sucralose, une fois chauffé à haute température, émettait des composants nocifs pour la santé.
En 2015, l’étude sur la stabilité thermique du sucralose se précise
En 2015, une nouvelle étude réalisée par des chimistes universitaires de l’Université des Campinas à Sao Paulo précise l’instabilité thermique du sucralose. Elle démontre que lorsque le sucralose est soumis à une température de 120°, qui est une température inférieure à celle de son point de fusion (130°), celui-ci produit des composés chlorés. Parmi eux, on retrouve du chloroacétaldéhyde, de l’acide chlorhydrique, des hydrocarbures aromatiques polychlorées, ainsi que des molécules de la famille des chloropropanols. Ce sont d’ailleurs ces dernières qui posent problème, puisque certaines molécules de cette famille, notamment le 3-chloro-1,2-propanediol, présentent une forte toxicité, ainsi qu’un caractère cancérogène pour la santé humaine.
En 2017 et 2019, des études s’intéressent au sucralose dans la vape
Au courant de l’année 2017, les scientifiques s’intéressent de plus en plus au sucralose présent dans les e-liquides, puisque ce dernier est de plus en plus utilisé par les fabricants. Il en émerge donc une publication de Rosbrook et al. intitulée The effect of sucralose on flavor sweetness in electronic cigarettes varies between delivery devices, démontrant que le type de cigarette électronique utilisé, avait une influence sur la délivrance du sucralose dans la vapeur.
En mai 2019, une seconde publication réalise une analyse plus précise des émissions engendrées par la vaporisation d’un produit sucralose. Il en ressort quatre observations :
- Les quantités de certains produits de dégradation spécifiques de la matrice propylène glycol /glycérine végétale (PG/VG) du e-liquide sont plus conséquentes après la vaporisation d’un e-liquide contenant du sucralose ;
- La vaporisation du sucralose avec une cigarette électronique s’accompagne bien d’une libération d’acides. En plus de cela, ces acides modifient la forme de la nicotine présente dans le e-liquide. Une partie de la molécule (25%) prend sa forme ionisée ;
- D’autres dégradations spécifiques du sucralose sont observées, tels que le 3-MCPD, ou encore le 1,6-dideoxy-1,6-dichlorofructose qui est un composé organochloré ;
- Plus le e-liquide contient de sucralose, plus la quantité des produits de dégradation est importante.
Enfin, une troisième publication initiée et en partie financée par la Food Drug Administration voit le jour en juillet 2019. Celle-ci a pour objectif d’étudier de manière quantitative la production de deux produits chlorés : le 3-MCPD et le 1,3-dichloropropanol (1,3-DCP). Elle démontre que la quantité de sucralose présente dans un e-liquide a plus d’influence sur la quantité de produit de dégradation que le type de cigarette électronique utilisé. Même s’il y a peu d’informations sur la toxicité de ces deux produits de dégradation (3-MCPD et 1,3-DCP), ils sont classés comme cancérogènes probables par l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC). Il est donc préférable de vapoter un e-liquide qui ne contient pas de sucralose.
Un retrait progressif du sucralose dans les e-liquide pour cigarette électronique
Malgré les études réalisées, les informations restent peu nombreuses en ce qui concerne la potentielle toxicité du sucralose lorsqu’il est vapoté, entraînant une certaine division au sein de la communauté scientifique. Il n’est donc pas interdit de fabriquer des e-liquides contenant du sucralose, cependant, beaucoup de fabricants décident progressivement de le supprimer de leurs compositions. La marché de la vape voit donc surgir de plus en plus d’étiquettes avec la mention « sans sucre ajouté » ou plus simplement « sans sucralose ».
Si les fabricants de e-liquides éliminent le sucralose de leurs e-liquides, c’est également pour améliorer leur marketing. En effet, les vapoteurs vont avoir tendance à rechercher le meilleur e-liquide possible pour leur cigarette électronique. Le sucralose faisant l’objet d’études assez peu rassurantes, il est judicieux de l’éliminer, d’autant plus qu’il existe des édulcorants alternatifs. En supprimant le sucralose, les fabricants peuvent prétendre à la certification AFNOR. Celle-ci certifie que les e-liquides répondent parfaitement aux normes de qualité, un critère de plus en plus important pour les vapoteurs.
Des e-liquides sans sucralose pour une vape plus saine
Les différentes études menées sur le sucralose ne permettent pas d’affirmer sa toxicité lorsqu’il est vapoté. Cependant, si vous êtes soucieux sur la qualité des produits que vous inhalez, il est préférable d’éviter le sucralose dans les e-liquides. Aujourd’hui, de nombreuses marques proposent des e-liquides sans sucralose, c’est notamment le cas de nos e-liquides Taffe-elec, mais également des e-liquides Dinner Lady, Aisu, ou encore certains e-liquides Airmust.
Si vous êtes à la recherche d’une vape hautement qualitative, vous pouvez également acheter des e-liquides certifiés AFNOR. Cette certification vous garantit que votre e-liquide est composé de glycérine végétale, de propylène glycol, et de nicotine de qualité pharmaceutique, mais aussi qu’il est dépourvu de colorant et d’édulcorant.
Publié dans : E-liquides